On s’en est allé et…on revient!

Avant notre départ, Michael et moi, on répétait à tout le monde (les amis, les parents, les tatas, les marraines, les frangines, les collègues, la voisine, le concierge, la caissière-de-la-petite-Coop-en-face…) qu’on « partait pour 3 à 5 ans ».

C’était un beau refrain, accompagné par le chœur des « Ah » et des « Oh », souvent aussi de « Ah bon », parfois de sourcils un peu froncés. Globalement, les réactions étaient polies, mais au fond, que répondre à tant d’approximation? On précisait diligemment qu’ « on ne sait même pas si on va rester plus de 6 mois, MC doit trouver un travail ». On ne savait pas qu’on aurait dû ajouter « pi y aura sûrement des soucis administratifs, le Québec va probablement nous faire chier, on va oublier pour quelles raisons saugrenues on est parti, on va s’en rappeler et être fiers, on va bien rigoler, on va voir des castors et des orignaux ». Et cætera.

Maintenant qu’on est parti et qu’on s’est habitué, la question du retour s’est précisée: Dans une année, en 2015, l’Europe sera à nouveau notre chez-nous. Quoi qu’il arrive, le Canada ne voudra plus de nous comme expat’ dès janvier 2016 (je posterai un article pour expliquer les permis de travail une fois pour toutes bientôt). Et nous, on se dit que tout est bin beau icitte, mais que quand même, on se voit mieux continuer notre histoire près de nos montagnes!

Après avoir essayé (et lamentablement échoué) d’écrire un blog d’expatrié « classique » (ooooooh on part, on va vous raconter comme tout est nouveau et marrant et bizarre), j’ai envie d’essayer de vous raconter notre dernière année. Que se passe-t-il une fois que la nouveauté a fané, que le train-train quotidien est bien rôdé et que l’on veut rentrer? Quelles découvertes nous attendent encore? Quelle vie va-t-on laisser derrière nous?

J’aimerais partager avec vous ce qu’a été notre vie ici avant qu’elle ne se termine. Vous parler des chats montréalais, des matins tranquilles et de ces saloperies d’écureuils. Vous réciter Du Bellay en changeant un peu les paroles: Heureux qui comme Samuel (de Champlain bien sûr!), a fait un beau voyage…